M. Patrice DALENCOUR écrit et explique:
« Je pense comme vous que nous sommes victimes d’un génocide programmé et qui se joue sur plusieurs registres. Les discours haineux, visant à dresser un groupe social contre un autre, ont précédé les violences matérielles de plusieurs années. Certains médias s’en étaient fait une spécialité. De plus, l’encerclement de la zone métropolitaine avec la conquête de territoire s’est fait selon une pensée stratégique. Sous une apparente anarchie, les destructions ont suivi une logique : les structures de police, l’appareil de production et les structures économiques, le secteur social, santé, éducation, l’alimentation en énergie et en eau. Toutes les voies d’approvisionnement sont coupées et si les pénuries ont frappé d’abord la capitale, les provinces sont privées des produits importés. Et pour accélérer le processus silencieusement, la destruction des structures médicales, des pharmacies, des conteneurs de médicaments encore en douane et la mise hors-jeu des quelques laboratoires locaux de production de médicaments fait que les pénuries commencent dans ce domaine. Les personnes ayant besoin de soins spécifiques, comme les dialyses ou de traitement pour maladies chroniques ou dégénératives, sont très menacées. Il n’y a pas que les balles et les machettes qui tuent. Et même aux morts on ne peut garantir une sépulture pour qu’ils reposent en paix. Le génocide se poursuit silencieusement mais sûrement. Certains devraient garder précieusement leurs déclarations lors de la commémoration de la tragédie rwandaise. Ils pourront les recycler à notre propos, le moment venu ».